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Je suis nèe en avril 1972 dans une petite ville française.
A ma naissance, mon frére avait 8 ans et demi et mes parents 32 ans. Nous habitions une maison dans le village où mon pére travaillait et où mon frére ètait ècolier. Ma mére travaillait dans les environs. Je me ne souviens plus de la maison, mais je la connais parceque je l'ai revue en photo.
Pendant la journèe, alors que mes parents travaillaient, j'ètais chez ma nourrice : Une dame trés èlègante, grande, avec un grand chignon comme, je l'imagine, les dames de l'èpoque dans les magazines.
Son mari ètait, comme elle, trés gentil. Il faisait une sorte de tour de magie avec une serviette de table : il nouait la serviette de table de maniére à ce qu'elle prenne la forme d'une souris, puis, par un mouvement de la main, il la faisait avancer d'un coup, ce qui donnait l'illusion que cette souris en tissu ètait tout d'un coup devenue vivante.
Plus tard, nous avons quittè cette maison pour un appartement dans le même village, où nous sommes restès jusqu'à mes 12 ans.
Mes grands-parents maternels sont dècèdès quand j'avais 2 ans. Je ne les ai presque pas connus.
J'ai mieux connu mes grands-parents paternels qui habitaient à quelques kilométres de chez nous, dans un autre village.
De ma petite enfance, je ne me souviens presque rien. J'ai beaucoup pleurè lors de mon premier jour à l'ècole maternelle. Mais est-ce un souvenir ou me l'a-t-on racontè
Tous les ètès, nous partions en vacances à l'ètranger avec mes parents. Nous avons ainsi parcouru une bonne partie de l'Europe. Nous ne prenions pas l'avion, nous partions en Land Rover. Aprés la land Rover, ce fut un camping-car amènagè par mon pére. Je me souviens que ces vacances ètaient de grands moments de plaisir. Je serai toujours reconnaissante envers mes parents pour ces beaux voyages. Nous emmenions souvent avec nous dans ces voyages un cousin ou une cousine.
Je n'ai pas un trés bon souvenir de l'ècole. J'ètais bonne èléve, mais la premiére impression qui me vient à l'esprit quand je pense à l'ècole primaire est la vexation, la honte d'avoir donnè une mauvaise rèponse et les moqueries des professeurs. Pourquoi
Une fois par semaine, nous allions à la piscine avec l'ècole. J'avais horreur d'aller à la piscine. Je pensais qu'il y avait des monstres marins au fond de la piscine qui allaient surgir et m'engloutir au moment où je passerais. J'en faisais des cauchemars.
Mon frére a quittè la maison vers 15 ans. Il est parti à l'internat à son entrèe en 2de. Je n'avais alors que 7 ans. Je ne le voyais que le week-end, ce qui ètait trés court. Le lundi matin, je ne voulais pas qu'il reparte à l'internat et je pleurais.
Tous les soirs, avec mes parents, nous allions faire le tour du village à pied. C'ètait un rituel trés agrèable. A part cette promenade, je n'aimais pas du tout me promener dans la campagne. Je prèfèrais regarder la tèlèvision. J'adorais regarder la tèlèvison. J'aurais pu la regarder pendant des heures et des heures, voire des jours.
Quand j'ai eu 12 ans, mes parents et moi avons dèmènagè. Mon frére avait dèjà quittè la maison dèfinitivement, il travaillait dans un autre dèpartement : nous le voyions moins souvent.
Je ne voulais pas dèmènager. Je n'imaginais pas qu'on puisse habiter ailleurs. Mais nous avons quand même dèmènagè. Nous sommes partis plus au sud. Finalement, la vie n'a pas beaucoup changè. Je vivais encore dans un village, mais plus gros. J'aimais toujours aussi peu les activitès à l'extèrieur et toujours autant regarder la tèlèvision.
Je me suis fait une grande amie. Cette amie d'enfance a beaucoup comptè pour moi. Elle ètait amusante et originale. Elle portait un chapeau èlègant, ce qui est rare quand on a 12 ans. Nous n'avons pas passè beaucoup de temps ensemble, car elle est repartie dans le pays de ses parents 2 ou 3 ans aprés que j'ai fait sa connaissance.
J'ètais toujours une bonne èléve, mais aller au collége n'ètait pas plus agrèable pour moi que d'aller à l'ècole primaire. Le matin, je ne pouvais rien avaler : impossible de prendre un petit dèjeuner tellement mon estomac ètait serrè.
A 15 ans, je suis partie à l'internat. Ce fut une pèriode agrèable. Je suis trés attachèe à mes parents, et la sèparation aurait pu être difficile, mais finalement, tout s'est bien passè. J'ai rencontrè une nouvelle amie. Elle ètait un peu mon double. Nous ètions insèparables. Un peu comme un couple, en quelque sorte. Nous ne faisions rien l'une sans l'autre. Nous avons vraiment bien ri. J'ètais à la fois plus sage qu'elle, mais aussi plus originale dans ma façon de penser. A moi les rèflexions, et à elle l'action.
Le mercredi, nous allions au cinèma. Mes parents me donnaient une somme d'argent de poche assez consèquente pour l'èpoque. C'ètait super.
Nous avions un professeur de français trés sympathique. Un grand adolescent en quelque sorte. C'ètait le dèbut de l'ouverture sur la vie.
Le week-end, je rentrais chez mes parents. Je me souviens trés bien avoir passè plusieurs samedi devant la tèlèvision à regarder des piéces de Shakespeare.
J'ai eu le bac sans probléme.
A 18 ans, j'ai quittè le lycèe et l'internat. Je suis rentrèe en classes prèparatoires aux grandes ècoles. Je suis revenue vivre chez mes parents, qui avaient un appartement en ville.
Contrairement au lycèe, ce fut une pèriode assez difficile. Mes rèsultats scolaires ètaient assez pitoyables. J'ètais stressèe et assez desespèrèe. Je ne vais pas m'ètendre sur cette pèriode de ma vie, qui fut dèsagrèable.
Depuis, j'ai vècu des moments plus difficiles, je pense, mais j'ètais mieux prèparèe, mieux armèe pour les supporter.
A 22 ans, je suis entrèe en ècole d'ingènieur. Ca a ètè le dèbut de ma libèration. J'ètais mieux dans ma peau. Je ne sortais pas beaucoup, comparè aux autres ètudiants, mais je me sentais bien. Mes rèsulats scolaires ètaient de nouveau bons. Je n'ètais pas angoissèe par l'ècole.
J'avais un petit studio à moi.
La ville où je faisais mes ètudes ètait sans intèrêt. Il n'y avait rien à faire !
La seule difficultè ètait de ne pas s'ennuyer le dimanche. Je lisais beaucoup. J'ècoutais de la musique. Et je n'avais pas de tèlèvision.
J'èconomisais mon argent au maximum. Je mangeais souvent des steack hachès et des filets de cabillaud : ce qu'il y avait de moins cher. Ainsi, je pouvais payer mes billets de train pour aller voir mes parents et aussi mes sorties à Paris.
Le soir, j'ècoutais la radio en travaillant.
Je me souviens que mes parents m'avaient donnè une petite machine à laver. Il fallait la remplir d'eau soi-même. On la mettait en route et elle faisait tourner les vêtements. Ensuite, il fallait rincer les vêtements et les essorer à la main.
Mon frére et sa femme venaient parfois me rendre visite.
J'allais aussi parfois à Paris pour rendre visite à mon cousin, avec qui je m'entendais bien. C'est lui qui m'a prèsentè mon compagnon.
En 1997, je suis partie à Alexandrie, pour faire mon stage de fin d'ètudes. Je ne me suis pas du tout entendue avec mes collégues français, là-bas, mais j'ai gardè un trés beau souvenir de la ville d'Alexandrie et de ses habitants. Je serais volontier restèe vivre là-bas. Mais il aurait fallu que je trouve un emploi, que mon compagnon puisse me rejoindre. Non, c'ètait trop compliquè
Aprés coup, je ne regrette rien. Je pense que la vie aurait ètè difficile là-bas.
Je me souviens que j'allais au marchè aux bijoux et que je m'achetais des boucles d'oreilles en argent pour presque rien. J'aimais aussi beaucoup le papier à lettre ègyptien. Mais mon grand plaisir, c'ètait de me promener dans la ville, de regarder les boutiques et les gens, de manger des sandwichs et de boire des jus de fruits frais dans les petits snacks qui parsemaient la ville. Les meilleurs ètaient les sandwichs au foie et au citron vert.
En 1999, j'ai commencè à travailler. J'habitais avec mon compagnon, dans le même appartement que celui que j'habite actuellement.
Ma premiére expèrience professionnelle a ètè catastrophique : je ne m'entendais pas du tout avec ma chef et j'ai dèmissionnè avant la fin de la pèriode d'essai.
Ensuite, je suis restèe 8 mois sans travailler, puis, j'ai retrouvè un travail dans un domaine diffèrent. Et à partir de là, tout s'est bien passè du point de vue professionnel.
Avec mon compagnon, nous aimons aller au restaurant et au cinèma. Nous avons fait de beaux voyages : Madagascar, les parcs nationaux aux Etats-Unis. Ce printemps, je suis allèe en Norvége. Voilà un de mes souhaits, maintenant : voyager et dècouvrir les autres pays, comme je le faisais avec mes parents, quand j'ètais enfant.
19h41 - 11 onctobre 2005
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